Kiran Katara (dessin)
Laurence Vielle (poésie)
Vincent Granger (son)
Exposition
MURMURATION
ODRADEK résidence, 35 Rue Américaine 1060 Bruxelles
Vernissage : 1er Décembre 2022, 18h00 – 20h00
Exposition du 2 Décembre 2022 au 7 janvier 2023
Des signes migrants
Pour sa nouvelle exposition, Kiran Katara donne le champ libre à une graphie en symbiose avec la poésie et la musique.
Quelques traits d’encre de la dessinatrice ont suffi à attirer l’attention de Laurence Vielle, quidécide de leur prêter sa voix et de confier à Vincent Granger leur agencement musical.
Répondant à l’appel des traces déposées sur le papier à la manière du mouvement d’une nuée d’étourneaux ou d’un banc de poissons, la poétesse et le musicien se mettent au diapason.
L’exposition témoigne d’une pratique interactive réunissant de l’écriture sans mots, du dessin sans figure, de la diction sonore, de la poésie sauvage et de la musique comme liant englobant.
« Murmuration » se réfère immédiatement au bruissement d’une envolée d’oiseaux et déjà le ciel nous enjoint à porter notre regard vers le haut. Pour sûr, rien dans cette exposition ne nous retient au sol et nous fait garder les pieds sur terre. Nous sommes conviés à nous décentrer et à nous rendre disponibles aux différentes invites gravitant autour de nous.
Est proposé un envol visuel et sonore pour nous affranchir des contraintes du déchiffrable et du lisible. Notre regard, notre ouïe et à leur suite tous nos sens, se trouvant alors de nouvelles affinités, entrent en conversation avec l’énergie vitale et se mettent à bavarder. L’évocation-invocation d’un tourbillonnement de signes et nous voilà emmenés dans l’atmosphère
où souffle et énergie permettent à une formation de s’inverser et de faire sauter les verrous de la cage contenant notre conscience.
Ces appels murmurés par une respiration qui a muté ouvrent l’espace et le temps dans lesquels de multiples possibles redeviennent disponibles.
En un retournement de direction, les graphes de Kiran Katara nous rendent notre fondamentale liberté que Laurence Vielle et Vincent Granger, à la manière d’un vol d’étourneaux, exaltent.
Simone Schuiten
Je présente ici un travail de dessin à l’encre répondant à une énergie, on assiste à une envolée de signes. Le titre Murmuration faisant écho au mot murmure, bruissement. De un à quatre traits nous dirigent vers un univers tantôt végétal, tantôt humain. Il est question d’élévation et de chute, de sens inverse, de surgissements, de lectures multiples et changeantes au gré du vent. Le dessin, le mouvement, est entrecoupé puis réassemblé et crée des coïncidences ou de légers décalages ; c’est le regard qui dans ce cas se charge d’établir des connexions, des multiplicités. Il y a envol et pulsation. Les traces se jouxtent, rarement se superposent. Le regard fait l’élection d’un signe. Certains dessins sont agrandis et imprimés : ensemble ils envahissent l’espace, isolés ils parlent à notre unicité. Il y a transformation par saut d’échelle et changement d’orientation, le dessin devient autre.
Kiran Katara
Les oiseaux de Kiran Katara sont-ils des signes ?
Les signes de Kiran Katara sont-ils des oiseaux ?
Ces signes-là nous font oiseau
Ces oiseaux-là nous font signe
J’entre dans son logis :
un grand mur est un envol de traits
et voilà qu’ils s’impriment dans mon ciel intérieur
devenu plus vaste de ces oiseaux-là.
Et ce qu’ils murmurent se déchiffre sans voix.
Aujourd’hui les oiseaux tombent du ciel
dans les températures brûlantes qui asphyxient notre monde.
Aujourd’hui plus que jamais,
aux oiseaux qui se taisent de plus en plus,
nous donnons nos voix.
L’envol de Kiran Katara est l’occasion pour moi de leur prêter un chant
Vincent Granger, musicien, et moi-même sommes compagnons de scène depuis longtemps.
Notre travail a été de composer en amont de l’exposition des fragments d’œuvres écrites pour moi, musicales pour Vincent et à les assembler d’une façon aléatoire.
Laurence Vielle
Kiran présentera une nouvelle série de grands dessins, dont un dessin qui sera une installation et qui remplira une pièce entière de la galerie. Les dessins à l’encre sont de simples traits, des signes, ils n’ont pas de « dessein » mais finalement, rassemblent par l’énergie, le « sens » du trait, la proximité des signes. Les traits finissent par parler, d’autant que Laurence Vielle, poétesse leur donne mots, murmures,…Elle est accompagnée de Vincent Granger, artiste musicien avec lequel, en connivence, elle interprétera une poésie-son le jour du vernissage. La bande sonore sera ensuite diffusée dans l’exposition.
L’exposition « s’envolera » ensuite vers d’autres territoires. Un voyage, comme à l’annonce de cette murmuration : une pratique interculturelle. Les dessins, réalisés sur papier, seront exposés à Mumbai en Inde les 20-21-22 janvier 2023.
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